ENSEMBLE FOLKLORIQUE NATIONAL « SANGRE MULATA »

REPUBLIQUE DOMINICAINE

 

Il existe des compagnies de danses qui touchent plus que d’autres par leur musique, leur sens inné du spectacle et le talent naturel que les danseurs et les danseuses mettent à tout ce qu’ils font. C’est bien le cas de l’Ensemble Folklorique National « Sangre Mulata » de la République Dominicaine.

 

Cet extraordinaire ballet, fondé en 1998 par Monsieur Benedicto ANGELES, réunit les meilleurs danseurs et musiciens de l’île. L’ambition du groupe est de rechercher et de promouvoir les racines afro antillaises de la République Dominicaine.

 

Partageant l’île d’Hispaniola avec Haïti, que découvrit Christophe COLOMB, la République Dominicaine en occupe les deux tiers. C’est un pays à la topographie complexe où les régions volcaniques enchevêtrées se marient avec de larges bandes de plages superbes s’allongeant paresseusement aux bords de la mer des Caraïbes. Autrefois colonie espagnole avant de revenir aux Français, puis d’être occupée par les Américains, elle est restée la région de cette sphère géographique la plus influencée par le souvenir des premiers conquérants et la moins marquée, au contraire, par l’Afrique. Cette réalité pèse sur sa culture populaire comme sur les habitudes de vie de ses habitants. Et les musiques, comme les danses, y ont une tonalité particulière, les rapprochant sensiblement de Cuba toute proche.

 

L’île est un authentique jardin dont la nature exubérante et la poésie des paysages marquent le spectacle du ballet. Sa musique est pleine de sensualité et de séduction. Les costumes rappellent largement la période espagnole par leurs dentelles et leur blancheur immaculée. Les Français ont laissé aussi leur trace dans les danses de salon, qui étaient celles des riches planteurs de sucre venus faire fortune à la fin du XVIIIème siècle et dont la richesse prolongeait celles des pirates dont l’île avait été un repaire rassurant.

 

La danse nationale est le « merengue ». Mais le répertoire va bien au delà, inspiré par la luxuriance de l’île et par le mélange des religions, qui marie le catholicisme très vivant dans la tradition et les cultes africains, dont le vaudou, qui a franchi allègrement la frontière entre Haïti et Saint Domingue. De cette manière abondent les masques figurant oiseaux ou caïmans, les carnavals, et un certain mystère qui évoque les références aux cultures africaines qui les inspirent.

 

Ici on danse comme on respire, c’est-à-dire sans précipitation, pour ne pas oublier de jouir de la douceur de l’air, de la beauté des paysages et d’un solide sentiment de bonheur qui imprègne le spectacle tout entier, et que le ballet fait partager aux spectateurs. L’orchestre qui accompagne tout le spectacle n’est pas étranger à un dépaysement qui a comme un goût de vacances, de sel marin et de plages de sable fin.

 

Le ballet tire sa personnalité d’un rapport passionnel avec un passé entre continent américain et océan atlantique, entre équateur et tropique. Il évoque avec passion ses origines africaines, ses rythmes et ce qui constitue son sang, un sang métis, « sangre mulata ».